Saine question : « Et si… ? »

 Longtemps, on a cru qu’avec des « si », on mettrait Paris en bouteille

Eh bien, question embouteillage…, le temps est venu de se remettre à l’ouvrage.

Le dossier spécial que vient de sortir The Economist autour de cinq « situations » potentielles repose, à merveille,  la question du fait (si « têtu » soit-il) face à la fiction (si improbable soit-elle).

– Et si Hillary Clinton décrochait la présidence…

– Et si la Russie se voyait, une fois de plus, découpée en plusieurs états…

– Et si la monnaie chinoise rivalisait vraiment avec le dollar…

– Et si les voitures sans conducteurs se mettaient à se vendre comme des trottinettes…

– Et si un astéroïde fonçait sur la Terre…

Je te tiens, tu me tiens, nous nous tenons tous par la barbichette puissante de l’imaginaire. et c’est bien au cœur de la fiction que se trouve la vérité des êtres humains. Sinon, pourquoi se laisser pénétrer par Dostoïevski, Gogol, Tolstoï et Tchékov si l’objet de notre interrogation tournait autour de ce que peut bien être, au fond, l’âme russe ?

Bravo, une fois de plus, à l’hebdomadaire anglais, qui ose défoncer la ringardise de ses confrères, hypnotisés, à l’ombre de leurs marronniers en déclin.

Nicolas Rousseaux

photo : © Nicolas Rousseaux,  The Economist