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« J’ai trop aimé la guerre »

Posted: 9 août 2015 à 10:04   /   by   /   comments (0)

Dans quelque jours, tricentenaire de la mort du Roi Soleil : le 1er septembre 1715 . Sur son lit de mort, Louis XIV, s’adressant à  son arrière petit-fils, une dernière fois, avant de s’éteindre : « Mon mignon, j’ai trop aimé la guerre ».

« M’avez vous cru immortel ? »

Ce fut la seule journée dont la maîtrise aura échappé à Louis XIV, lui qui se voulait l’ordonnateur tout-puissant de son royaume. Interroger la portée de la mort du Grand Roi conduit à reconsidérer ce très long règne à l’aune du projet politique que ce prince avait lui-même conçu

louis14cTrois siècles après la décès du Roi soleil, le 27 août sortira un ouvrage qui tente d’éclairer ce qui s’éteint avec le Roi Soleil et ce qui va perdurer de son œuvre. Qu’est-ce qui fait la singulière grandeur du siècle de Louis XIV ? La gloire, le roi de guerre, « l’Etat machine », la fabrique d’une culture royale : ce souverain a porté le prestige de la monarchie au sommet de son rayonnement ; il a achevé d’installer l’appareil administratif dans la modernité en l’inscrivant dans le patrimoine génétique de nos institutions ; il a érigé les « mystères de l’Etat » en méthode de gouvernement et fait pénétrer l’éclat de sa figure sacrée jusqu’à la plus humble chaumière. Ce fut une ambition démesurée que les épreuves finiront par dérégler.

chambre du roi Versailles

Quel contraste entre le jeune monarque, ardent réformateur des « années Colbert », qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l’effervescence d’un Versailles baroque et festif, et le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi ! La mort de Louis XIV clôt un chapitre de l’histoire de la royauté et en ouvre un autre : à l’aube du siècle des Lumières, c’est la « manière » de ce monarque, c’est aussi une certaine conception de l’autorité, qui meurent avec lui.

Parmi les nombreux « visiteurs » qui assistèrent à l’agonie du roi, Madame de Maintenon cite le roi, riant : « Je m’imaginais qu’il était plus difficile de mourir que cela ; je vous assure que ce n’est pas une grosse affaire : cela ne me parait pas malaisé du tout.  »

Et puis, s’adressant à ses deux garçons de chambre qui pleuraient au pied de son lit, il leur dit : »Pourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous m’avez vous cru immortel ? »

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A précommander : sortie prévue le 27 août.

« La mort de Louis XIV – apogée et crépuscule de la royauté », de Joël Cornette.

Collection « les journées qui ont fait la France », Ed.Gallimard, nrf.

Photos : DR

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