Fictions

Le succès vu par Walter Benjamin : 4. Une formule

Posted: 25 juin 2015 à 6:01   /   by   /   comments (0)

Leçon n°4 : une formule

Moins il est équivoque, plus est grand le rayon d’action

On ne s’imagine pas à quel point la faim pour ce qui sans équivoque possible constitue l’affect suprême de tout public. Exclusivité nXrUn centre, un führer, un mot d’ordre. Moins il est équivoque, plus est grand le rayon d’action d’une manifestation intellectuelle, plus le public afflue vers lui. On se prend d’ «intérêt » pour un auteur – c’est-à-dire on commence à chercher l’expression la plus sommaire, la plus dépourvue d’équivoque de sa formule. A partir de ce moment-là, toute nouvelle œuvre de lui devient un matériau sur lequel le lecteur cherche à vérifier, à confirmer, à préciser cette formule. Au fond le public n’a, pour chaque auteur, d’oreille que pour ce message qu’il aurait encore juste le temps et la force de lui dire dans un souffle sur son lit de mort.

W.B.

Prochaine leçon : la postérité

Photo : © Nicolas Rousseaux

Le 29 septembre 1928, parait dans le Frankfurter Zeitung, un texte signé de Walter Benjamin. Historien d’art, philosophe, critique littéraire et traducteur d’Honoré de Balzac, Charles Baudelaire et Marcel Proust en langue allemande, Walter Benjamin propose dans cet article de tracer « La voie du succès en treize thèses  ».

Porteur invétéré d’une haute exigence vis-à-vis des siens comme de lui-même, Walter Benjamin, réexamine le concept de « réussite » autour de ce qu’il désigne comme la « transaction heureuse ». Une intensité de la pensée et de l’action, un recul, une franchise, une netteté, une constance, une recherche, une prise de risque,…. Ni modeste, ni hâbleur, le succès se nourrit de sa discrétion tout comme de son évidence.

 

 

 

 

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