Cartographies

Atlas des aventuriers

Posted: 13 février 2016 à 6:46   /   by   /   comments (0)

Et si… les atlas étaient les boules de cristal de nos enfances sédentaires. Les contes de fées d’aventuriers et d’aventurières en culottes courtes. Les tubes de lait concentré sucré du frisson lointain, d’une mousson antédiluvienne, d’une passerelle brulante d’aéroport, d’un coup de sirène dans les tympans. 

Far West, Opium, Extases et Grâces

L’auteur de cet atlas pas comme les autres, Francisca Mattéoli (son nom de jeune fille : Yrarràzaval) vient du Chili.

Elle nous parle de ce jour où son grand père la pris sur ses genoux et lui montra la carte du pays où elle grandissait, cette bande de terre étrange, si isolée, de 4.300 kilomètres de long, sur 180 km de largeur en moyenne, envahit par les conquistadores espagnols au XVI° siècle.

Elle raconte : « sur la vieille carte de mon grand père, le Chili et la Cordillère des Andes apparaissent en doré et en rose sur un fond jaune pâle d’une douceur extrême. Les contours aux gris mystérieux semblent suaves au toucher. Les courbes, les reliefs, tous les détails infiniment soignés qui la composent transforment les lieux en une vision presque enchanteresse. »images (1) pole sud

Dans un dédale de planches toutes aussi mythiques les unes que les autres, nous retrouvons la trace de tous ces fous, ces aventuriers de l’impossible, ces immortels qui partirent un jour à la recherche d’une impossible destinée, mue par l’horizon, la soif, la gloire, l’échappement, la fuite, la maitrise d’eux-mêmes.

Des rives du Mékong à la Croisière jaune, des mines d’or du Minas Gérais à la Nationale 7, du Gold Rush californien aux forêts humides de Madagascar, de Petra (enfouie 500 ans durant) au premier départ, Gare de l’Est, de l’Orient-Express, un 4 octobre 1884.

Nous ne lisons plus rien. Nous nous transportons. Nous nous souvenons. Le Mékong à Vientiane, il y a 20 ans.

« A tout instant, les lieux exhalent une curieuse impression de violence immobile. La moindre rive, le moindre champ, parait en attente. L’intérieur des terres est souvent sombre et boueux. Les montagnes ne semblent pas seulement se dresser au-dessus de la surface de l’eau mais se hisser pour s’en détacher. Tout ouvre sur un univers de splendeur et d’étrangeté qui marque l’esprit. »

Nicolas Rousseaux

 

images (1) map storiesMap Stories

Histoires de cartes

par Francisca Mattéoli

ed. Chêne, Hachette Livre Paris, 2015

Prix : 35 €

 

Photo © Nicolas Rousseaux

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