Cartographies
Tarentino à la trace
Cartographie d’un film culte
Pulp Fiction, réalisé par Quentin Tarentino et sorti en 1994. Le scénario est co-écrit par Tarantino et Roger Avary. ils décidèrent alors d’inventer un nouveau rythme cinématographique appliqué au film de gangsters. Ils utilisent la technique dite de la « narration non-linéaire « dont la particularité est d’entremêler plusieurs histoires ayant pour protagonistes des membres de la pègre de Los Angeles
Film récompensé par la Palme d’or au Festival de Cannes en 1994, il constitua un succès aussi bien critique que commercial, établissant ainsi définitivement la réputation de Tarantino. Il est, selon le classement établi en 2007 par l’AFI, le 94e meilleur film américain de tous les temps. L’AFI le classe également à la 7eplace de sa liste des meilleurs films de gangsters. En 2013, le film est sélectionné pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis.
Le film revendique son artificialité et est considéré comme l’un des principaux représentants du cinéma postmoderne. Sa structure et son style non conventionnels en ont fait un film culte dont l’influence s’est ressentie sur de nombreux autres films mais aussi dans d’autres domaines culturels.
Les trois histoires qui constituent le film sont présentées dans un ordre non-chronologique (voir carte ci-contre) et ont un protagoniste principal différent (Vincent Vega, Butch Coolidge et Jules Winnfield).
Par ailleurs, l’épilogue du film rejoint la première scène introductive.
Les trois histoires principales, identifiées chacune par un sous-titre, paraissent indépendantes mais sont reliées entre elles pour former une intrigue qui a été décrite comme « un récit par épisodes, avec des évènements circulaires ajoutant un début et une fin, et comportant dans sa narration des références aux éléments de chacun des autres épisodes »
Ordre dans le film
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Ordre de l’intrigue
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La narration non linéaire est le procédé narratif utilisé par un auteur lorsqu’il relate des évènements sans respecter leur chronologie. Stricto sensu, à partir du moment où une œuvre propose un flashback, on peut parler de narration non linéaire. Dans les faits, le terme est plutôt réservé à des œuvres dont la chronologie de l’intrigue est bouleversée dans un souci de sophistication ou d’efficacité. Plus récemment, le terme est parfois employé pour désigner le récit interactif.
Avec l’apparition des technologies numériques, le terme de narration non linéaire tend de plus en plus à désigner un phénomène plus spécifique: la non-linéarité des récits produit par des techniques numériques interactives. Un récit non linéaire est dans ce cas un récit dont le déroulement peut être orienté par son lecteur-utilisateur, grâce à ses choix de navigation ou dans le cadre d’intrigues interactives non déterministes, c’est-à-dire dont les états sont progressivement calculés par le système en fonction des actions du lecteur.
Modalités de la non-linéarité de l’écriture cinématographique
- Créer un jeu pour le spectateur qui doit reformer le puzzle
- Simuler une interaction en mettant des éléments non chronologiques en relation
- Traduire l’état mental du héros
- Traduire la non-linéarité du destin
- Démontrer la pluralité ou la subjectivité des points de vue
- Montrer l’interaction entre plusieurs histoires, plusieurs parcours, plusieurs personnages
- Diluer le temps
- Créer un suspense
Exemples de films ayant eu recours à cette technique d’écriture :
- 2003–2004 : Kill Bill, de Quentin Tarantino
- 2004 : 11:14, de Greg Marcks
- 2004 : 21 Grammes (21 grams), d’Alejandro González Iñárritu
- 2004 : 5×2, de François Ozon
- 2004 : Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry
- 2005 : Sin City, de Robert Rodriguez et Frank Miller
- 2006 : Babel, de Alejandro González Iñárritu
- 2006 : Le Prestige, de Christopher Nolan
- 2007 : Paranoid Park, de Gus Van Sant
- 2008 : Sept vies, de Gabriele Muccino
- 2009 : Slumdog Millionaire, de Danny Boyle
- 2010 : The Social Network, de David Fincher
Sources : © Wikipedia, Wired Magazine, Noah Smith
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