Chroniques
Entendu à la télé
Et si… A la dérobée du zapping, on dérobait des morceaux de la France d’aujourd’hui, perdue dans son langage, éperdue du miroir télévisuel, excitée comme une puce devant son quart d’heure de célébrité. Une sorte « d’expérience client » hors limite.
« C’est hippique ! »
Au contraire des brèves de comptoirs, les brèves de « télé » n’expriment aucune vérité soustraite au terrain populaire, aucun humour volontaire, déterminé, aucun jeu de mot recherché. Les Français qui s’expriment ici bas, sur les plateaux enluminés, traduisent davantage la confusion des esprits, le grand désassemblage de la parole, la mémoire déviée en de multiples morceaux phonétiques invraisemblables, qui font rire,… à en pleurer.
Entre deux talk shows, trois émissions culinaires, une soirée spéciale « Voix » et sept écrans publicitaires… voici donc quelques brèves du comptoir télévisuel :
« C’est le Mirwana ! »
traduction : « C’est quand c’est que tout est bien… »
Autres perles magnifiques :
- « Ca casse pas trois briques à un canard »
- « La caserne d’Ali Baba » !
- « C’est too moche »
- « Des prix gastronomiques »
- « Faire des plans sur la moquette »
- « C’est bien de travailler avec les produits du tiroir »
- « On n’est pas sorti de l’Auvergne »
- « J’en ai eu la chaire d’ampoule »
etc…
Nicolas Rousseaux
PS. Avec un grand merci aux chaines du câble, et en particulier à M6 pour sa contribution à l’élévation de la langue française. Et toutes nos félicitations pour la diffusion de ses émissions à haute valeur ajoutée.
Photo image de Une © Nicolas Rousseaux
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