La connaissance ? C’est de l’autre côté !

« Percevoir les pièges de l’erreur, de l’illusion, de la connaissance partielle »

« Comment se donner les moyens de percevoir les pièges de l’erreur, de l’illusion, de la connaissance partielle, pour comprendre autrui, qui est à la fois semblable et différent de soi, pour reconnaître l’unité et la diversité humaines, pour concevoir que l’humain est une trinité individu/société/espèce, pour comprendre qu’homo n’est pas seulement sapiens, faber, aeconomicus, mais aussi demens, mythologicus, ludens, pour découvrir qu’en tout sujet humain deux principes se complètent et se combattent, le principe égocentrique du Moi et le principe communautaire du Nous, pour reconnaître qu’aux sources de toute morale la responsabilité et la solidarité sont inséparables. »

Edgar Morin

Afin de donner réponse à cette immense ambition, Edgar Morin identifie sept « savoirs » incontournables :

1. Savoir reconnaître l’erreur et l’illusion
2. Saisir les relations mutuelles entre l’esprit humain et son contexte
3. Apprendre ce que signifie « être humain »
4. Partager l’histoire de la planète et de la communication entre les continents
5. S’initier à la navigation à travers les archipels de certitude dans l’océan d’incertitudes
6. Etudier les racines, modalités et effets de l’incompréhension
7. Faire prendre conscience de la relation de contrôle entre les sociétés et les individus

Nicolas Rousseaux

A la demande et avec l’aide de l’Unesco, il est demandé à Edgar Morin, en 1999, de poser les conditions d’une réforme radicale de nos modes de connaissance et de pensée. Jusqu’à envisager un renouvellement en profondeur des matières enseignées.

Texte heureusement réédité en février 2015, aux éditions du Seuil (Collection Points).

Photo : © Nicolas Rousseaux