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Les 10 révolutions de l’évolution : 3. La photosynthèse
Et si… la photosynthèse symbolisait l’apparition du cycle vital, rythmé par les rayons du soleil. Celle qui, sur les océans, sépare l’oxygène de l’hydrogène, et qui, sur la terre, via les plantes, libère l’oxygène. La cellule représentait la vie (cf. épisode 1), l’ADN la reproduction (cf. épisode 2), la photosynthèse, elle, apporte à la vie son système respiratoire. Mais au fait, dans quel état de santé se trouvent les poumons de votre entreprise ?
Quelles sont les dix plus importantes inventions de l’histoire de la vie sur Terre, en 4.000 millions d’années ? Comment impliquent-elles toute organisation ?
3. La photosynthèse
2,4 milliard d’années. C’est l’époque qui voit la vie prendre le chemin d’une libération. L’eau des océans se met alors à fréquenter les premières terres émergentes dans un double système interconnecté. Unis dans l’intimité, ce couple de partenaires se sépare puis se retrouve, sans cesse. En caressant la mer, les rayons du soleil provoquent la montée d’hydrogène qui, par sa transformation en pluies, arrose les ancêtres des premiers arbres et jardins potagers. Ceux-ci, touchés également par l’astre solaire, transpercent leurs membranes (chlorophylle) et en extraient l’oxygène dont les êtres vivants vont avoir besoin pour exister durablement.
Gigantesque usine à gaz ! A elle seule, elle produit six fois plus d’énergie dont l’humanité a besoin. Enorme et subtile, la photosynthèse se satisfait de la chaleur solaire et n’a que faire des ultra-violets ou autres rayons cosmiques pour faire affaire.
Extraordinairement, depuis des dizaines de millions d’années, le niveau de présence de l’oxygène dans l’atmosphère tourne autour de 21 %. Suite à des accidents géologiques (mouvement des plaques tectoniques, inondations, éruptions volcaniques…) ce taux est parfois monté jusqu’à 30 % (durant l’ère carbonifère par exemple). Un tel déséquilibre provoque alors l’apparition de créatures géantes dont le système respiratoire fonctionne par la peau, sans qu’elles aient besoin de poumons. Des bêtes qui ne purent s’adapter au retour à la « normale ».
Une fois de plus, cet épisode de l’histoire de l’évolution de la vie, montre une planète exprimant, par tous ses pores, une sorte de sagesse séculaire, indicible, rétive au trop plein de discontinuités simultanées, ne dédaignant point les pointes de vitesse, mais aspirant, in fine, à un rythme régulé, une provision de prévisible.
Nicolas Rousseaux (d’après Nick Lane)
Prochain épisode : la complexité
Episode précédent : l’ADN
Du big bang à l’émergence de la conscience, dix métaphores pour l’entreprise
« Life Ascending – The Ten Great Inventions of Evolution »,
par Nick Lane, biochimiste à UCL, Londres
ed. W.W.Norton, 2009, New York
Copyright © 2009 by Nick Lane
Photos : © Nicolas Rousseaux
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