Fictions
Le succès vu par Walter Benjamin : 12. La bonne foi
Leçon n°12 : la bonne foi
Il est permis à quelqu’un de tricher autant qu’il veut. Mais il ne lui est jamais permis de se sentir tricheur. Ici le chevalier d’industrie donne le modèle de l’indifférence créatrice. Le nom dont il a hérité est le soleil anonyme autour duquel tourne telles les planètes la couronne des noms qu’il s’est attribués. Lignages, honneurs, titres – petits mondes qui viennent du noyau ardent de ce soleil pour dispenser une lumière suave et une douce chaleur aux mondes bourgeois. Oui, c’est là sa contribution à la société et elle s’accompagne pour cette raison de cette bona fides qui ne fait jamais défaut au plus roué des chevaliers d’industrie, mais presque toujours au pauvre diable.
W.B.
Prochaine leçon : la présence d’esprit
Photo : © Nicolas Rousseaux
Le 29 septembre 1928, parait dans le Frankfurter Zeitung, un texte signé de Walter Benjamin. Historien d’art, philosophe, critique littéraire et traducteur d’Honoré de Balzac, Charles Baudelaire et Marcel Proust en langue allemande, Walter Benjamin propose dans cet article de tracer « La voie du succès en treize thèses ».
Porteur invétéré d’une haute exigence vis-à-vis des siens comme de lui-même, Walter Benjamin, réexamine le concept de « réussite » autour de ce qu’il désigne comme la « transaction heureuse ». Une intensité de la pensée et de l’action, un recul, une franchise, une netteté, une constance, une recherche, une prise de risque,…. Ni modeste, ni hâbleur, le succès se nourrit de sa discrétion tout comme de son évidence.
Lundi 24 août, un nouveau feuilleton, en dix épisodes !
« Les dix révolutions de l’évolution »
A partir d’un texte de Nick Lane, inédit en français.
Biochimiste britannique, à l’University College London, au sein du Département de « Génétique, évolution et environnement ». Ses principaux travaux portent sur l’origine de la vie et l’évolution des cellules complexes.
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