Master Class
La métamorphose à nos portes
Et si… nous vivions une métamorphose ? Mais qu’est-ce que la métamorphose ? Quand se déclare-t-elle ? Qui touche-t-elle en premier ? La voit-on venir de loin ? Est-ce grave docteur ?
Ce qui n’est plus reconnaissable
Le terme de métamorphose (mot d’origine latine, metamorphosis, identique au grec) réapparait au XIVème siècle et signifie d’abord un changement de forme. Puis, au fil du temps, le mot va s’enrichir d’autres changements, liés à la substance et à la structure. Bref, le sens de la métamorphose aujourd’hui recouvre ce qui n’est plus reconnaissable, ni de l’extérieur, ni de l’intérieur.
Entre mutation (brusque modification) et métempsycose (transmigration de l’âme d’un corps à un autre), la métamorphose s’impose à nous.
Par la nature d’abord, ne serait-ce que via l’étroit chenal qui fait passer la chenille au papillon.
- Par ce que tant de révolutions s’accumulent simultanément à nos portes (technologiques, démographiques, environnementales, médicales, religieuses,…), dans l’urgence au quotidien, l’incertitude du lendemain et la complexité des écheveaux qui lient tenants et aboutissants.
Concrètement, ce phénomène, pourtant tout à fait naturel dans la vie animale, génère chez l’être humain une sensation de vertige.
Trois explications à cela :
- La vitesse généralisée amplifie cette sorte d’ivresse où se côtoient risques et opportunités, comme dans un manège dont les freins auraient lâché. L’impression de tourner en rond autour de notre smart phone. Le besoin de croire en quelque chose, autre que l’illusion, virtuelle, de s’imaginer ne plus jamais être seul.
- Parallèlement, ce phénomène met en évidence la difficulté millénaire que nous éprouvons à comprendre les autres, et ce, jusqu’à nous-même. La fin de la sphère intime nous pousse dans les bras de la globalisation, au contact physique de celui qui ne nous ressemble pas. Là se loge un besoin immense, celui d’intégrer l’altérité dans chacune de nos actions.
- Enfin, ce phénomène, nous pousse, soit à nous recroqueviller, soit à nous faire bouger, comme la gazelle devant son prédateur. L’instinct revient à la surface des choses, puisque ni la raison exhaustive, ni la consultation, ne peuvent plus suffire à prendre nos décisions en temps et en heures. L’espace sensoriel retrouve alors sa place, la recherche du « vécu », de l’expérience aussi. Les besoins de sas, de transitions, de déserts à traverser émergent.
Fin des vernissages éphémères. Un monde nouveau s’impose à nous. Ensemble, comprenons-le, accompagnons-le, anticipons-le.
Nicolas Rousseaux
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Ce texte me rappelle « Grégor » de Kafka qui me semble vivre sa métamorphose mieux que son entourage, sans doute parce qu’il n’a pas conscience de tout ce qu’il vit.
De manière anthropocentrique peut-être que le mouvements humains sont plus proches des attracteurs étranges de la mécanique quantique ; ceux là ont de très jolies formes en plus d’un joli nom.