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Les 10 révolutions de l’évolution : 4. La complexité

Posted: 18 octobre 2015 à 10:57   /   by   /   comments (0)

Exclusivité nXr

Et si… la complexité était le mot qui recouvrait le mieux la mutlidiversité. Comment imaginer que tout ce qui est la vie sur Terre, avec ses quatre grandes familles (êtres, plantes, algues et champignons) ne vienne que d’une seule et même cellule ayant émergé, il y a 2.000 millions d’années ? C’est bien pourtant le cas. La cellule représente la vie (cf. épisode 1), l’ADN la reproduction (cf. épisode 2), la photosynthèse son système respiratoire (cf. épisode 3). La complexité, elle, symbolise la capacité à se transformer face à un environnement radicalement nouveau, quasi explosif.

Mais au fait, quelle est la capacité de votre entreprise à se transformer, jusque dans ses cellules les plus invisibles ?


Quelles sont les dix plus importantes inventions de l’histoire de la vie sur Terre, en 4.000 millions d’années ? Comment impliquent-elles toute organisation ?

4. La complexité

L’arbre de la vie pourrait se dessiner de la manière suivante :

  • les racines ? Les bactéries ! Elles régnèrent sur la planète 3.000 millions d’années durant.
  • Les branches ? On en dénombre quatre : les êtres, les plantes, les algues et les champignons.
  • le tronc ? Là se nichent les cellules, organes laboratoires de la complexité originelle.

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La bactérie se caractérise par son « conservatisme ». Equipée pour une réplication rapide, parfois toutes les 20 minutes, elle exprime la simplicité de par sa taille, sa forme et son contenu (un chromosone unique).

La cellule, elle, est d’abord équipée d’un noyau, centre de  commandement bourré d’ADN. Entre le noyau et la membrane, un festin de protéines, de bouts de squelettes, de vésicules, avec, nec plus ultra, les mitochondries (dont le nombre varie de quelques centaines à 10.000) , véritables centrales électriques de la cellule.

cellule bactérie 001

La bactérie, à gauche, la cellule (avec son noyau) à droite. Contrairement à l’échelle de ce dessin, la deuxième est 10.000 à 1000.000 fois plus grande que sa voisine.

A la différence des bactéries, les cellules réagissent fortement à l’environnement. L’ère cambrienne, par exemple, qui dura quelque millions d’années, a généré une explosion géologique qui a obligé les cellules à se transformer. La colonisation des terres, la naissance des fleurs, de l’herbe, la diversification des mammifères ont été les conséquences de telles révolutions cellulaires.

Reste à élucider le passage de la bactérie à la cellule. De quelle manière s’est opérée la métamorphose ? Sans doute via des organismes mi bactéries/mi cellulaires qui ont convergé progressivement vers une cellule souche unique. A l’inverse de la plus pure des théories darwiniennes, ces sortes de chimères génétiques auraient donc permis la fusion des cellules entre elles. Grace à des gènes « sauteurs », les mitochondries auraient ainsi pris d’assaut les organismes chimériques pour transmettre le pouvoir sur la vie au gré des accidents environnementaux.

Avec ces coup d’état successifs, les cellules prirent goût à la conquête, à l’épanouissement, puis à la liberté.

Nicolas Rousseaux (d’après Nick Lane)

 

Du big bang à l’émergence de la conscience, dix métaphores pour l’entreprise

Prochain épisode : 5. Le sexeGO-050-0

Épisode précédent : la photosynthèse

 

Life Ascending_web« Life Ascending – The Ten Great Inventions of Evolution »,

ed. W.W.Norton, 2009, New York

par Nick Lane, biochimiste à l’Université de la Cité de Londres (UCL)

 

Photo : © Nicolas Rousseaux

 

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