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Les 10 révolutions de l’évolution : 2. L’ADN

Posted: 6 septembre 2015 à 10:37   /   by   /   comments (0)

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Et si… l’ADN n’avait pas vu le jour, il n’y aura jamais eu d’hérédité, ni famille, ni dissemblances. L’ADN s’est développé contre la notion de clone. Grace à l’ADN, chaque être vivant possède donc un code qui lui est propre, et dont l’évolution reste (encore) imprévisible. L’ADN (acide désoxyribonucléique), macro molécule se trouve à l’intérieur de chaque chromosome, lui-même placé dans le noyau de chaque cellule. C’est l’ADN qui donne à la cellule la capacité de se reproduire en se divisant. Au fil du temps, celle-ci semble avoir pris un malin plaisir à ne pas se reproduire de manière parfaitement similaire. Le risque de clone (triste) a été court-circuité par un micro aléas. De quoi donner ainsi toute sa saveur à l’hérédité. Sortons du moule !


Quelles sont les dix plus importantes inventions de l’histoire de la vie sur Terre, en 4.000 millions d’années ? Comment impliquent-t-elles toute organisation ?

2. L’ADNGO-050-0

Le code génétique ressemble à une succession presque infinie de quatre lettres différentes (A, T, G et C). Une suite de trois milliards de lettres constituent ainsi le génome humain. L’équivalent de 200 gros bottins téléphoniques.

TJ60-6-10 For Jpeg.inddA chaque fois qu’une cellule se reproduit, elle se divise en deux et est capable de recréer le code dont elle est issue dans un ordre (presque) exact. Le fond de l’affaire tient dans le « presque ». En effet, on a constaté, en 1953, qu’une erreur de lettre apparaissait, en moyenne, à partir de 1.000 millions de lettres reproduites. C’est comme si on trouvait « une » seule faute d’orthographe au bout de 280 reproductions manuscrites de la bible.

Il y a quatre milliards d’année, en dépit de la fidélité remarquable de l’ADN, le « changement » est donc apparu. Et toute génération nouvelle se diffère désormais de la précédente. Pas tout à fait la même, mais pas tout à fait une autre. Attention, si le changement est trop important, la cellule meurt. Fausse couche. Pour survivre aux mutations génétiques, la cellule a su apprivoiser l’aléas, sorte de micro mutation accidentelle. L’aléas fait donc partie intégrante de l’évolution de la vie. Pas de vie sans accident !DSC06913

Comment cet imprévu est-il passé puis resté dans le code génétique ? Les quatre lettres en question jouent chacune un rôle très différent de ses consœurs. Tchékhov face à Goldoni. Une de ces lettres, par exemple, sera plus ou moins dispersible dans l’eau. Une autre se déclarera « libre » de choisir sa position dans le génome. Elle aurait oublié sa position initiale ! Le code de la vie va varier de cette infime façon, la nature privilégiant les cellules qui s’adaptent aux contextes, plutôt que celles qui joueraient la neutralité ou l’exagération. Théâtre subtil. Shakespeare et Beckett à la fois…

Nicolas Rousseaux (d’après Nick Lane)

 

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Du big bang à l’émergence de la conscience, dix métaphores pour l’entreprise

Life Ascending_web« Life Ascending – The Ten Great Inventions of Evolution »

par Nick Lane, biochimiste à UCL (Londres)

ed. W.W.Norton, 2009, New York

Copyright © 2009 by Nick Lane

Photos : © Nicolas Rousseaux

 

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